Les conseils du fondateur de Skype pour entreprendre
Niklas Zennström, serial entrepreneur fondateur entre-autres de Skype et de KaZaA, et « capital risqueur » dans son fond d'investissement Atomico, est venu aujourd'hui faire une conférence à SKEMA Business School sur le thème « Building game-changing businesses », avec pour objectif de nous montrer qu'être entrepreneur est possible en Europe.
Ne pas avoir peur de l'échec
Niklas Zennström pensait que la peur de l'échec était un problème suédois, mais il s'est rendu compte que ce problème était en réalité européen. Les autres pays, notamment les Etats-Unis n'ont pas la même vision de l'échec.
Il faut oublier sa peur d'échouer et devenir entrepreneur.
KaZaA
Niklas Zennström apprend grandement avec la société KaZaA. Les leçons qu'il en retire sont les suivantes :
- Il faut penser grand
- Il faut penser différemment de la masse
- Surtout ne pas avoir peur de l'échec
- S'accompagner de la meilleure équipe possible
- Être entrepreneur n'est pas un métier mais un style de vie
- Si quelque chose de fonctionne pas, il faut en changer
Niklas Zennström ne voulait pas se battre contre l'industrie de la musique même si l'idée de KaZaA était géniale. Se rapprocher autant du succès lui a donné la rage de réussir, et la création d'une autre entreprise était pour lui évidente.
Avec le recul, qu'aurait-il changé dans KaZaA ?
Niklas Zennström répond avec humour :
« Je l'aurais créé 5 ans plus tard, j'aurais limité l'échange de contenu à de la vidéo. J'aurais construit cela comme un site web… et je l'aurais appelé Youtube ! »
Skype
Peu après l'éclatement de la bulle internet, il était difficile de lever des fonds et Niklas Zennström investissait tout son argent pour développer un nouveau business. Ses collaborateurs se trouvant à Talinn, Copenhague et Amsterdam, il lui fallait trouver un moyen peu cher de communiquer facilement. Avec l'évolution grandissante de la disponibilité en bande-passante, la création d'un téléphone internet P2P s'est avérée être la solution.
A l'origine Skype devait s'appeler Skyper pour rappeler le « pear to pear » mais le nom était déjà pris.
Tout ne se joue pas dans la Silicon Valley
Si l'on devait retenir quelque chose qui tient à coeur à Niklas Zennström, c'est que tout ne se joue pas dans la Silicon Valley. Pour lui, Google ou Facebook auraient très bien pu être créés ailleurs. Chose marrante, c'est que sa société de capital risque a investi dans Seesmic, et que son créateur Loic Le Meur a quitté la France pour la Silicon Valley 🙂
La différence avec l'Europe, c'est que les américains sont plus ambitieux.
Cependant, les européens ont d'autres avantages, comme une plus grande affinité pour les langues, ce qui est indispensable pour construire une société mondiale, car pour Niklas Zennström et Atomico, une société doit avoir pour ambition de conquérir un marché mondial et non national.
Les marchés émergents comme la Chine ou le Brésil sont particulièrement dynamiques. Ils veulent créer leur futur, alors qu'en Europe nous avons tendance à plutôt être tournés vers le passé.
Motivations pour devenir entrepreneur
La première motivation est de vouloir changer quelque chose.
Bill Gates voulait mettre un ordinateur sur chaque bureau avec Microsoft, Steve Jobs voulait rendre l'ordinateur accessible et facile d'utilisation en créant Apple, Larry Page et Serguei Brin voulaient rendre la recherche d'information facile sur internet en créant Google. Niklas Zennström lui voulait rendre la communication simple et peu chère.
La seconde raison est qu'il est plus motivant d'être entrepreneur que de travailler pour quelqu'un d'autre !
Le meilleur moment pour entreprendre c'est maintenant
Sortir d'une crise économique est une véritable opportunité à saisir. Il y a de plus en plus de gens connectés ensembles. Etre étudiant est un véritable avantage puisque l'on n'a rien à perdre, aucune famille à nourir. Bref, il n'y a pas de meilleur moment pour devenir entrepreneur. Le meilleur moment, c'est maintenant. Le tout, c'est de ne pas craindre l'échec puisque l'on ne ressort que grandi de ceux-ci.
« Il faut donc oser entreprendre, car s'il y a bien un travail pour lequel personne ne vous recrutera jamais, c'est entrepreneur. »